Les plages et les grèves de la Gaspésie

Lettre vagabonde – 25 juin 2003

 

Chère Aline,

Toi que la mer a vu naître, qui as grandi auprès d’elle, elle peut bien te manquer depuis que tu habites aux confins des terres. Tu m’as souvent raconté la mer de ton enfance et ton regard d’adulte sur elle que tu côtoyais fidèlement. Ses marées s’accordaient à tes hauts et tes bas. Tu l’as côtoyée cette amie et complice.

Tes lettres décrivaient ta tristesse d’en être éloignée. Tu revenais sur ton désir de te rapprocher d’elle. Tu me racontais que lorsqu’on a connu la mer, on ne peut plus s’en passer. Tu la rêves encore à la dérive de tes mots.

Et bien ma chère Aline, j’ai trouvé une façon d’apporter la mer jusqu’à toi. Il vient de sortir tout frais de chez l’éditeur Fides une grande marée de mots, un océan d’images en couleurs. Le livre s’intitule «Les  plages et les grèves de la Gaspésie. » L’auteure, une coureuse de grèves, Josée Kaltenback. C’est un guide si pratique que tout y est. À l’exception de l’air salin bien sûr. Il est de ces parfums impossibles à reproduire. Si tu ne peux revenir à la mer cet été, c’est la mer qui te rejoint avec ce guide exceptionnel. Josée Kaltenback a parcouru toutes les grèves et les plages de la Gaspésie. Elle a répertorié celles qui sont accessibles au public. Tu y retrouveras cent cinquante plages et grèves Aline. Si les mots de Josée sont d’une qualité extraordinaire, les photos de Robert Baronet et Claude Bouchard rendent hommage aux textes et t’offrent à admirer la magie des lieux.

L’incipit, « Vous voici convié à un voyage inédit » n’a jamais dit aussi vrai. La présentation et le contenu de ce guide pratique sont uniques. Tu y connaîtras la richesse du littoral, son histoire naturelle et l’histoire de ses riverains. Le volume contient de l’information scientifique, culturelle ou patrimoniale. Il y a bien sûr une place pour l’imaginaire. Les textes des gagnants du concours de lettre figurent dans ce volume. Les participants au concours provenaient de la Gaspésie autant que de l’extérieur. Les textes sont touchants et évocateurs.

Surtout ma belle Aline, dans «Les  plages et les grèves de la Gaspésie », tu te retrouveras. Tu reconnaîtras les plages de Saint-Omer où tu allais te baigner avec Ariel. Tu admireras les belles roches que tu collectionnais jadis avec ton fils.

En attendant de revenir me visiter en chair et en os, viens faire un tour dans ma Gaspésie en parcourant au fil des pages plus de 600 kilomètres de littoral gaspésien. Ce livre te transformera aussi sûrement que les vagues modifient les rivages.

Ah, j’oubliais. Chaque section commence par une citation d’un écrivain de la Gaspésie. Je partage tout de suite avec toi celle de la poète Françoise Bujold :

                        « Si tu viens dans mon pays, comme tu m’as promis, je te ferai

                        faire une vraie tournée. D’abord ils vont être fous de toi, les

                        oiseaux, les poissons, les animaux velus, les humains, la mer

                        avec ses coquilles et tout le gréement pour les flots… »

Bon été dans les terres vallonnées de Sainte-Sophie. Ne t’inquiète pas, je saluerai la mer pour toi. Elle t’attend toujours tu sais.  Même, qu’elle me décroche des souvenirs de toi quand elle prend le bleu de tes yeux.

Je t’embrasse,

Alvina

1 commentaire

  1. Chère Alvina,
    Bel hommage que tu fais de la mer en t’adressant à cette Aline que je crois avoir rencontrée il n’y a pas si longtemps. Il est vrai que la mer manque à tous ceux qui l’ont connue, gamin mes parents m’ont fait connaître les rouleaux d’Old Orchard Beach à quelques reprises mais ce n’est qu’à treize ans que j’ai connu le roulement des galets de Cap-Bon-Ami et les plages de Tracadièche lors de mon premier tour de la Gaspésie qui, elle, s’est ancrée dans mes souvenirs assez pour venir y vivre devant dans la Baie-des-Chaleurs pendant plus de trente ans. Aujourd’hui c’est à Rimouski que je suis établi, hier encore, nous marchions mon épouse et moi dans l’anse de Ste-Luce, la mer sentait bon le large, c’était encore l’estuaire mais nous ne manquons aucune occasion de rouler sur l’ancienne route 6:
    https://bit.ly/2NTP7CY
    Il y a longtemps que je me dis, il me faut cet ouvrage de Josée Kaltenback, ta lettre m’a convaincu, c’est aujourd’hui que je l’achète, une réédition de 2016.

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