Les dictionnaires

Lettre vagabonde – le 22 janvier 2003

 

Cher Urgel,

Tu te rappelles nos arguments sur les mérites des dictionnaires ? Tu défendais mordicus le Petit Robert tandis que j’étais convaincue que le Multidictionnaire de la langue française méritait la palme d’or. Tu favorisais l’utilisation du Petit Robert en classe tandis que je ne jurais que par le Multi des jeunes. Des années plus tard, des preuves irréfutables me donnent encore raison. Tout n’est pas perdu, tu peux toujours faire amende honorable.

Assurément, tous les dictionnaires ont leur place dans la salle de classe et sur nos tables de travail. Je ne peux concevoir l’évolution de la langue et l’acquisition de connaissances sans eux. Le plus pratique dans les secteurs de la langue parlée et écrite, c’est le Multidictionnaire de la langue française.

Afin de ne pas te perturber inutilement, laisse-moi te souligner les avantages de ton Petit Robert sur le Petit Larousse. Il démontre comment le mot s’emploie à l’écrit et à l’oral par un inventaire rigoureux et de nombreux exemples. Le Petit Robert possède des caractéristiques plus complètes : prononciation, datation des mots, étymologie, recensement des significations, renvois analogiques ainsi que les synonymes et les antonymes. Le Petit Larousse conserve sa réputation d’avoir sous la même couverture les noms communs et les noms propres. Ce n’est pas rien comme disent les Français.

Tu ne peux nier Urgel que le Multidictionnaire ou le Multi des jeunes est l’outil indispensable à tout francophone de 9 à 99 ans qui se respecte et se soucie de la qualité de sa langue. Le Multidictionnaire de la langue française offre une panoplie quasi inépuisable des diverses facettes des difficultés de la langue orale et écrite. On peut consulter ses 117 tableaux et ses 70 modèles de conjugaison.

Des milliers d’élèves se servent de l’édition Multi des jeunes. Autant d’adultes utilisent la version Multidictionnaire et la version électronique. L’auteure, Marie-Eva de Villers offre aussi un répertoire intitulé « La grammaire en tableaux ». C’est de la manne linguistique tout ça Urgel. Il est difficile de concevoir que des jeunes poursuivent leurs études, même universitaires, sans posséder ni utiliser un dictionnaire. Il y a de l’insouciance et de l’ignorance là-dessous.

Posséder un Multi, c’est ne pas avoir la langue dans sa poche. Qui sait, Bernard Pivot s’en sert peut-être pour ses Dicos d’or. Une certaine Yvette y a trouvé le titre de Mme la ministre. Un certain Français aurait pu éviter l’embarras causé par le mot « branler » s’il avait eu son Multi sous la main.

Tu prévois te mettre sérieusement à l’écriture ? Voici quelques titres à rajouter à ta collection de dictionnaires. « Le Bon usage » de Grevisse est une grammaire des plus complète, l’outil de référence des Académiciens sans toutefois en contenir la rigidité. C’est une grammaire constamment rajeunie qui t’offre les solutions aux problèmes grammaticaux et syntaxiques. En création littéraire, le « Thésaurus », des idées aux mots et des mots aux idées te permettra de trouver le mot précis, l’expression juste pour chacun de tes états d’âme.

Je souhaite que l’hiver te porte sur la chose écrite. Toi qui maîtrises déjà ton français comme un forgeron le fer, tu seras bientôt un virtuose de la langue écrite avec quelques rajouts de dictionnaires à ta collection.

Je partage avec toi cet extrait de « La petite fille qui aimait trop les allumettes » de Gaëtan Soucy. « Les dictionnaires ont le calme entêtement du bois dont ils sont issus, les arbres ne pouvaient pas nous faire cadeaux plus beaux. »

ta dicomaniaque,

Alvina

2 commentaires

  1. Chère Alvina,
    Voici que je suis tombé par hasard sur un article de Mme Sylvie Plante enseignante de français au Collège Lionel Groulx, article vantant l’usage du Multi dont je désire ici partager la pertinence. Il concerne la 6e édition du Multi:
    https://bit.ly/3cbbWtI

  2. Chère Alvina

    Je sais tellement combien de travail il peut y avoir pour la conception d’un dictionnaire et celui de Marie-Eva de Villers n’y échappe pas mais combien la barre est haute pour mettre de côté la tradition du Larousse offrant ses pages roses et les noms propres à son édition renouvelée annuellement et dont l’accessibilité est rendue possible par un code d’accès dans internet.

    Le Robert a aussi ses particularités que j’apprécie dans mes mots croisés en m’apportant des solutions que je ne saurais trouver autrement. Je me suis même abonné à Le Grand Robert de la langue française, c’est tout dire! Y-a-t-il plus maniaque que moi à propos des dicos? J’ai également les versionsd ‘Antidote pour mobiles et pour PC dont les cooccurences me servent tellement pour le choix d’un complément et plus.

    À relire ta chronique et à ressentir ton enthousiasme pour le multi, je me suis permis de télécharger l’application mobile du Multi pour moins de 10 $. C’est un outil de consultation qui a beaucoup de valeur, il est original et d’une utilisation facile et agréable dont l’accent porte sur le français québécois. En plus des entrées, on retrouve la liste des locutions, les formes fautives les renommés tableaux propres au MULTI. Pour le curieux que je suis, j’en salue la facture qui est d’un grand intérêt. Ne semble pas s’offrir en version android, seulement pour iPad, iPhone ou iPod :
    https://apps.apple.com/ca/app/multidictionnaire/id508501813?l=fr

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