Célébrer le pouvoir de l’imagination

Lettre vagabonde – 13 avril 2005

Salut Urgel,

Je suis une coureuse d’événements littéraires. Tu connais mon engouement pour les salons du livre, les rencontres d’auteurs, les festivals littéraires et les soirées de poésie. Le mois d’avril promet un rendez-vous unique en son genre dans l’est du Canada : le Festival littéraire international Northrop Frye.

À l’exception des Correspondances d’Eastman, ma plus grande découverte en événements littéraires des dernières années donne la palme au Festival littéraire international Northrop Frye. Tous les genres littéraires cohabitent et se manifestent en de nombreux endroits dans la ville de Moncton. Tout bouge et frétille de mots et d’idées comme si les écrivains étaient en pleine ébullition créatrice sous nos yeux. Le Festival littéraire international Northrop Frye est à la littérature ce que la cité de Florence est à la peinture et à la sculpture. Il y a tant d’activités et ce à tout moment de la journée qu’il est préférable de traîner son repas du midi dans le sac à dos si on ne veut rien manquer. Il est possible d’assister à des tables rondes où les débats sur la culture et la littérature stimulent la réflexion longtemps après le festival. Quand la littérature côtoie et contient les enjeux de la société, elle ne laisse personne indifférent. Les conférences sont substantielles et nourrissent l’esprit d’interrogations plus que de réponses.

Le festival Northrop Frye est non seulement un rassemblement autour de tables rondes, de lectures et de conférences. C’est aussi le lieu de rendez-vous de plusieurs cultures. Si les francophones et les anglophones y tiennent une place privilégiée, les autres cultures ne sont pas en reste. Il s’ajoute chaque année un pays ou un groupe invité porteur d’une autre langue et d’un autre héritage. L’an dernier c’était l’Allemagne. Du 19 au 24 avril défilera à Moncton toute une brochette d’auteurs, de conteurs et d’artistes autochtones. Les hôtes proviennent de plusieurs nations dont les Maoris, les Mi’kmaqs, les Crees et même de ton bout du monde, du Nunavik, les Inuits.

Ce qui m’attire au Festival littéraire international Northrop Frye, c’est la proximité des gens, la solidarité, la complicité et l’ouverture qui s’en dégagent. L’ambiance est au partage et à la célébration. Il est possible de s’asseoir à la même table qu’un écrivain et entreprendre une conversation. L’an dernier, j’ai eu la chance de rencontrer des écrivains américains de descendances acadiennes. J’ai rencontré Arnaud Catherine, un jeune Français dont le roman « La route de Midland » m’a beaucoup plu. J’ai assisté à une panoplie d’activités dont le thème et l’organisation étaient irréprochables.

Si Moncton m’ouvre les portes de son prestigieux festival littéraire, ma nièce Suzanne m’ouvre celle de sa demeure. Dans les deux cas, j’ai de la chance et le privilège d’être aux premières loges de la vie littéraire et des discussions animées. L’hospitalité de Suzanne et Hilaire s’étend aussi à mes amis. Lilianne conduit d’Ottawa à Moncton pour assister au Festival. Autour d’une bonne table, chez nos hôtes se rassemblent de nombreux adeptes de conversations animées.

Une fois qu’on a la piqûre du Festival littéraire international Northrop Frye, on ne peut plus s’en passer. Je reverrai des écrivains qui ont tenu des rencontres littéraires au Cercle littéraire la Tourelle. Hélène Monette, Serge Patrice Thibodeau, Élise Turcotte, Herménégilde Chiasson, Guillaume Vigneault et Michèle Marineau seront présents à cette  6e édition.

Je côtoierai de près la littérature et la culture autochtones. C’est une expérience que je ne veux pas manquer. J’ai hâte. Je me joindrai au grand rassemblement d’écrivains et d’artistes. Avec mes amis, je partagerai la manne intellectuelle que me procure le festival littéraire.

Souhaite fort Urgel de pouvoir assister un bon jour au Festival littéraire international Northrop Frye. Ce festival loge à la même enseigne que ces paroles du poète Lucien Francoeur : « Je vis sous l’empire des signes, sous l’emprise des mots… Je tiens paroles, en tout temps et en tout lieu. »

Alvina

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