Guillaume Vigneault, écrivain

Lettre vagabonde – 17 septembre 2003

 

Salut Urgel,

Quel dommage que tu aies raté la rencontre littéraire avec Guillaume Vigneault. C’est un écrivain vrai, déjà grand connaisseur des mots chargés de sens et des émotions vives. Il a saisi que c’est sur la ligne du cœur que se dessine l’horizon, celui qui nous démasque et nous démarque.

Son style est un grand cru. Tu connais ce genre de portrait dont les yeux nous suivent dans toutes les directions. Telle est la force du style de Guillaume Vigneault. Les émotions denses, les sentiments forts sont autant de fibres branchées sur son lecteur. C’est un homme de sensitivité qui sait saisir et traduire à même son intuition les connaissances profondes de l’être. Guillaume Vigneault offre de ces réflexions qui troublent, qui captivent et enflamment tout lecteur sensible. Il vogue à la proue de son âge sur l’océan de toutes les générations.

C’était de la belle visite je t’assure. Écrivain généreux de sa personne, il a dévoilé des trucs utiles au métier d’écrivain. Il magasine dans la vie pour trouver ses idées. Des idées qui parcourent nos vies de façon diffuse et confuse souvent. Mais l’auteur sait tremper sa plume dans une subtile psychologie et ancrer nos sentiments au quai d’une littérature de qualité. « Nous sommes tous des romans ambulants. » proclame Nancy Huston. L’œuvre de Guillaume Vigneault en témoigne. Il sait nous accoster. L’autour tend la voile pour laisser le vent des émotions nous atteindre là où nous sommes rendus.

Saam Balvat affirme : « L’écrivain que l’on rencontre n’est pas celui qui écrit. L’écrivain qui écrit, on le rencontre quand on le lit. » J’ai découvert tout un écrivain avec « Chercher le vent. » Un écrivain nomade, celui des errances intérieures tout comme Robert Lalonde.

Certains romans laissent des traces, m’imprègnent d’une manière d’être et me lèguent une façon de faire. D’autres, plus rares, se recouvrent de mes traces de plumes ou de crayons marqueurs. Ceux-là, j’y reviens en toute complicité, en quête de confidences. « Chercher le vent » est de tous ces tracés.

Toi aussi Urgel, tu deviens un homme de la mouvance. J’ai hâte que tu me racontes ton arrivée à Kuujjuaq. Et comme dirait Guillaume Vigneault : « Chacun son ciel, l’important est de chercher le vent. »

Amitiés,

Alvina

1 commentaire

  1. Chère Alvina,
    Beau langage maritime que tu emploies pour parler de Vigneault le fils, sans doute a-t-il connu le pays de son père, tes mots sont élogieux à son égard. Chercher le vent pour un véliplanchiste devient une seconde nature pour en déceler les allures. L’ayant été pendant quelques années Éole était mon dieu, jadis gênant, il est devenu un ami.
    N’ai-je point chercher le vent du nord en m’envolant vers Kuujjuaq ce septembre 2003, je ne me suis pas trompé, il m’a rendu mes ailes . Quant à mon arrivée, l’accueil fut des plus tendres, des plus généreux, découvrir taïga et toundra à la presque limite de la ligne des arbres c’est prodigieux, à la vue d’épinettes noires, de mélèzes aux couleurs d’automne et de roche-mère en un même lieu, c’était au temps des bleuets, étonnant n’est-ce pas. Dès lors j’allais de découvertes en découvertes.

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